Ecris libre

Courte mise en contexte

On y est.

La fameuse présentation, que beaucoup esquivent pour aller au vif du sujet. Ce n’est pas mon cas. Même si je n’ai pas forcément besoin de contexte, je pense que ce sera bénéfique pour la compréhension de potentiels lecteurs. Entre nous, ça m’étonnerait qu’il y ait beaucoup, vu la description. Au cas où, je ne vous dirai pas de passer votre chemin. Simplement, je ne vous promets pas d’apporter quoi que ce soit à votre vie. Peut-être que vous perdez votre temps. C’est comme le chat de Schrödinger en fait. On ne sait pas s’il est mort ou vivant, alors il l’est en même temps. Je ne compte pas rester à l’état quantique pour ma part, mais je n’ai pas la prétention de vous livrer une existence palpitante.

Ici seront juste exposées en public mes gaffes et déboires, et peut-être une idée de comment s’améliorer. Je ne me fais pas d’illusion, je sais que je suis obligée d’agir. J’ai déjà trop parlé. Vous savez, parfois quand on parle de s’améliorer, quand on promet, notre petit cerveau doit se dire "oh, j’ai fait l’effort de montrer que j’allais changer. Donc, j’ai changé." Résultat, il ne fait plus aucun effort. Mais là, je ne vous dois rien. Vous n’êtes pas mon copain, mes parents ou des amis. Nous restons au stade d’inconnus, et ça me va très bien comme ça. Je me sers de votre présence, je n’ai pas honte de le dire.

Bref, après cette introduction chiante comme la pluie, passons au vif du sujet. Moi. Enfin, ma vie. Très résumée, parce que j’en parlerai plus en détail quand il le faudra.

Concrètement, je suis une fille de bourgeois de petite ville, il fait presque toujours beau chez moi, et j’ai 20 ans. J’entame ma première année d’études supérieures dans le secteur du multimédia après une réorientation. Je suis retardée sur le plan social, à savoir que j’ai toujours passé mon temps le nez dans un bouquin. On m’a harcelée à l’école, ouais. Quand vous êtes bon à l’école en plus, on vous considère comme au dessus de la moyenne, on vous colle une étiquette. Surdouée, différente.
Pendant un temps j’ai cru à ces conneries et les rares personnes que je côtoyais étaient aussi matrixées que moi. Puis, peu à peu, je me suis rendue compte que m’être éloignée du commun des mortels par pur snobisme avait déclenché une anxiété sociale. Enfin, je déteste ce terme mais un psychologue qualifierait probablement mon expérience de la sorte. Bref, je n’ai pas forcément de mal à aller vers les autres, mais quand on n’a rien en commun, j’ai beaucoup de mal à engager la conversation. Assez paradoxal, parce que j’adore faire la folle et me lâcher, mais j’ai des blocages. Selon mon copain, ça va un peu mieux, mais il faut que je continue à fournir des efforts, parce que concrètement, c’est la même chose qu’en cours. On m’a tellement gâtée que je n’ai pas l’habitude d’agir et de me bouger, là où certains se sont sentis couler et ont préféré nager.
J’ai quand même quelques amis, que j’ai rencontré grâce à mon copain.

Oui, j’ai un copain. Son surnom ici sera Fred. Comme dans Scooby-Doo. Il déteste ce personnage comme je le déteste d’avoir toujours raison et de me connaître mieux que moi-même. Il arrive à déterminer mes schémas de penser et comment je vais agir à l’avance. En fait, on se ressemble beaucoup selon lui, mais j’ai plutôt l’impression qu’il le pense la moitié du temps. L’autre moitié, je l’exaspère. On a faillit se quitter plusieurs fois (selon lui, il ne l’a jamais envisagé mais j’ai un gros doute). Je l’aime comme pas possible. Disons que je ne me projette pas avec quelqu’un d’autre, et j’ai l’impression qu’il est le seul à me comprendre réellement. On a des tas de points communs improbables, et même s’il me soûle, j’aime bien son côté énervant. Il veut toujours avoir raison, car il sait pertinemment que c’est le cas la plupart du temps, et aussi pour faire en sorte que les autres réfléchissent davantage avant de parler.


Flemme de structurer mon texte.
On peut me reprocher beaucoup de choses, mais de manière générale j’arrive à les mettre en forme, quand il n’y a personne en face. J’essaye d’écrire une saga de romans depuis 2012. Je suis persuadée d’avoir une idée de génie mais l’univers que je souhaite étendre est compliqué à mettre en place. Donc, je regorge d’idées, mais je reste toujours bloquée au premier chapitre. Ca me désespère. Convaincue au fond de moi que si quelqu’un pompe mon idée, je perdrais à jamais le sens de ma vie, la petite étincelle qui arrive à me faire me lever le matin. Je pourrais tout perdre, tant que ce projet m’habite, je resterai debout.

Je vis pour créer, de manière générale. Ma chambre est bordélique, j’habite toujours chez mes parents. Je sais qu’il aimeraient surtout que je fasse des études bac+5, et que je me trouve un bon job à Paris, parce que pour eux, ça coule de source qu’on est heureux avec sa carrière et son argent. Cette idée du bonheur me donne envie de pleurer, mais après tout, je suis une gosse de riches.

Il est vrai que je n’ai pas du tout le sens des réalités, mais je sais très bien que je ne pourrais jamais me satisfaire de ce genre de vie. Esprit de contradiction, bonjour. Mon truc à moi, ce serait plutôt de vivre sur mon terrain, à la campagne, ou dans une roulotte, un van, dans un squat d’artistes, avec un gros chien, un vieux canapé en cuir et du temps pour écrire et vivre, en fait. Et je ne veux pas quitter ma région. J’ai envie de rester à Citadelle (la ville de Fred, dans mon bled il ne se passe jamais rien) et d’y faire ma vie, avec Fred et les autres. Je n’ai pas envie de grandir, à part pour avoir mon indépendance, mais sans les soucis avec. Oui, on peut dire que je suis immature. Pas dépourvue d’intelligence, mais immature à bien des niveaux.

Mes parents m’influencent plus que ce que je le voudrais. Fred me le rappelle tous les jours. Par exemple, au fond de moi, j’ai souvent envie d’arrêter les études, mais j’ai peur des conséquences. Je me comporte comme une froussarde. Peur des remarques, des cris, j’évite constamment les conflits, et d’un autre côté, parfois on jurerait que je les cherche. J’aime bien créer des débats avec mes parents parce que je veux connaître leurs raisons profondes de penser comme ils le pensent, mais ils ont toujours des réponses toutes faites ou réussissent à me faire culpabiliser. Je suis moins sensible à leurs machineries qu’avant, n’empêche que je reste douillette en la matière.

Je mens beaucoup, en particulier à moi-même. J’ai peur de décevoir ou d’énerver autrui, alors je passe toujours par des chemins détournés. C’est mon côté commerçant. On m’a élevée avec cette idée qu’on pouvait tout acheter, alors j’ai du mal à m’excuser sans en faire trop et vouloir mettre de l’argent en jeu. C’est compliqué au quotidien. J’adore m’inventer des excuses. Je crois que j’ai tellement pris l’habitude d’en inventer pour les autres que mon cerveau aime bien se tromper lui-même.

Je suis toujours en retard. Je suis souvent hors sujet, ou alors je parle de sujets ésotériques que personne autour de moi ne connait. Je parle toujours trop de moi. Ce journal est aussi là pour ça. Je ne me fais pas d’illusion sur mon ego.

Le reste, on verra après.